LES TCHAPALODROMES EN COTE D’IVOIRE.

C’est le lieu de vente du tchapalo qui est une bière traditionnelle autochtone fabriquée en Afrique de l’Ouest (Bénin, Côte d’Ivoire, Burkina Faso), à partir de céréales. Le tchapalo est produit dans le nord de la Côte d’Ivoire et le sud du Burkina Faso. En Côte d’Ivoire, une variante du tchapalo est fabriquée avec du maïs et est bue sucrée. On le conserve dans des canaris et on le boit dans des calebasses. Des essais de production agroalimentaire modernisée menés à Abidjan ont abouti mais sa consommation reste très minoritaire par rapport aux Bangui et Koutoukou. En 2019, le litre de tchapalo coûte 300 en Côte d’Ivoire. Dans les tchapalo-dromes l’on a de plus en plus tendance  à renforcer son tchapalo avec de la liqueur, du piment ou des racines.

Le tchapalo s’obtient par fermentation de mil rouge et de maïs. Traditionnellement, sa préparation est l’apanage des femmes âgées de plus de quarante ans, les dolotières, qui ont reçu la recette de fabrication lors de leur initiation dans la société secrète Sandogo.

Les étapes de la préparation du tchapalo sont :

  • La céréale est d’abord mise à tremper dans l’eau.
  • On la laisse ensuite germer, en l’étalant, à l’air, sur une toile plastique ou un lit de paille. Elle est humidifiée deux fois par jour. En Côte d’Ivoire, la germination s’effectue en intérieur ; le grain est alors recouvert de feuilles (manioc, papayer, teck, taro, bananier), de façon à conserver l’humidité. Le processus de germination dure trois jours.
  • On laisse ensuite sécher trois jours supplémentaires au soleil.
  • La céréale est ensuite moulue, placée dans un canari (récipient de cuisson) de 15 à 20 litres et additionnée d’eau.
  • La boisson est mise à bouillir sur un feu de bois durant six à huit heures, sur un foyer traditionnel à trois pierres.
  • On laisse ensuite reposer la décoction, ce qui permet au moût de se déposer au fond du récipient.  Le liquide recueilli est appelé tossé par les Lobi.
  • On ajoute alors de la levure de bière (rabilé) et on laisse fermenter durant une nuit dans un canari fermé par une calebasse. Le moût est recueilli et égoutté dans un cône spécial. On rajoute de l’eau pour fabriquer le tchapalo non fermenté.

Le degré alcoolique, compris entre 4,3° et 5,8°, varie selon les régions et dépend du temps de cuisson. Servi tôt le matin, le tchapalo est peu alcoolisé, mais, au fur et à mesure de la journée, la fermentation se poursuit et le degré alcoolique augmente. Des effets bénéfiques du tchapalo pour la santé ont été annoncés : ce serait une boisson énergétique, diététique et nourrissante. Elle combattrait la constipation, les états fébriles et le paludisme.

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